Sept pays se battent pour abriter le siège de la Banque africaine de l’énergie « Africa Energy Bank ». Un consensus déterminera le pays hôte avant fin mars 2024 et ce dernier doit remplir au minimum deux conditions.
D’après les dernières statistiques, 900 millions d’Africains n’ont accès à aucune forme d’énergie moderne et plus de 600 millions n’ont pas accès à l’électricité. Un déficit énorme qui handicape le développement socioéconomique du continent.
Soutenir l’autonomisation du continent
Cette banque, qui sera dotée d’un capital initial de 5 milliards de dollars, sera la solution pour aider les pays africains à s’affranchir des bailleurs de fonds occidentaux décidés à leur fermer les vannes dans le cadre de leur engagement pour la transition énergétique. Elle aura, aussi, pour objectif de soutenir l’autonomisation du continent africain à travers des investissements dans le secteur énergétique. La banque est appelée à contribuer au développement des infrastructures énergétiques, réduire le déficit électrique et améliorer la qualité de la vie des populations du continent.
Sept prétendants se sont déjà fait connaître. Il s’agit de l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Bénin, la Côte d’Ivoire, l’Egypte, le Ghana et le Nigeria. Une liste qui illustre bien l’intérêt qu’accordent à cette future banque les puissances économiques et les grands producteurs de pétrole et de gaz du continent.
Abriter le siège de la Banque africaine de l’énergie confère au pays hôte un statut particulier. Cette banque est appelée à jouer un rôle fondamental dans le financement des projets d’énergie au niveau du continent. Le pays qui sera désigné aura une influence sur le marché énergétique régional et international et aura un accès privilégié aux gros investissements énergétiques.
Les conditions nécessaires
L’Organisation des producteurs de pétrole africain (Appo), qui a initié ce projet, a dévoilé quelques critères qui seront pris en compte pour désigner le pays qui abritera cette institution financière. Le pays candidat doit disposer de locaux adaptés et avoir déjà souscrit au capital social de la banque.
Cinq pays partent légèrement favoris. Il s’agit du Nigeria, premier producteur de pétrole du continent et dont le taux d’électrification est faible. Le pays compte sur l’accueil de cette institution pour doper un peu plus le financement de ses projets électriques. Premier producteur de pétrole et second de gaz, la première puissance économique du continent va peser de tout son poids pour abriter le siège de cette banque.
La bataille sera rude avec l’Algérie, 4e producteur de pétrole et premier producteur de gaz du continent qui souhaite aussi abriter le siège de cette institution. Il faudra aussi compter avec l’Egypte, nouveau grand producteur de gaz et qui ambitionne de devenir un hub énergétique pour l’Afrique, l’Asie et l’Europe.
L’Afrique du Sud, première puissance industrielle du continent, entend également accueillir cette future banque. L’Afrique du Sud fait face à un problème énergétique colossal avec des délestages fréquents depuis quelques années et souhaite réduire sa dépendance vis-à-vis du charbon en misant sur les énergies renouvelables. Seul bémol, l’Afrique du Sud n’est pas productrice de pétrole et de gaz.
Par ailleurs, il faudra aussi compter avec le Ghana. Si le pays demeure un petit producteur de pétrole et de gaz, il est cité comme l’un des favoris pour abriter le siège de l’institution. Le pays avait obtenu, en 2020, le siège de la Zone de libre-échange africaine devant l’Egypte.
La Côte d’Ivoire, nouveau producteur de gaz et de pétrole et le Bénin, pays ayant accueilli en novembre 2023, la réunion du Conseil des ministres de l’Appo, sont les outsiders de cette course.